Des flammes qui purifient, éclairent les ténèbres mais ne brûlent pas les éprouvés

Le pécheur "restauré" éclairé par le feu purgatoire
Survolez l'image. Aucun rapport entre ces flammes restaurantes et le lit de feu sur lequel sainte Foy fut suppliciée.

De même que les âmes sont livrées au Tentateur non pour les tuer mais pour les purifier comme l'écrit saint Bernard dans son 42e sermon (1), on trouve ici des flammes qui éclairent les ténèbres, purifient les âmes mais ne consument pas les éprouvés. C'est le feu d'une purgation provisoire que saint Augustin distingue bien du feu de la damnation éternelle. C'est ce même « feu purificateur  » dont parle aussi le pape Grégoire le Grand (Dialogues, tome III
Livre IV)
Retour


(1) « La troisième contrée est celle de l'expiation. Il y a trois endroits destinés aux âmes des morts, selon leurs différents mérites, l'enfer, le purgatoire et le ciel. L'enfer est pour les âmes impies, le purgatoire pour celles qui doivent se purifier, et le ciel pour celles qui sont parfaites. Ceux qui sont en enfer ne peuvent plus être rachetés, attendu que dans l'enfer il n'y a plus de rédemption. Ceux qui vont dans le purgatoire attendent leur rédemption, mais auparavant ils doivent souffrir les ardeurs du feu, ou les rigueurs du froid, ou l’aiguillon de quelque autre douleur. Ceux qui sont dans le ciel goûtent une joie complète dans la vision de Dieu, ils sont les frères du Christ, selon la nature, ses cohéritiers dans la gloire, et lui ressemblent dans l'heureuse nécessité. Mais puisque, de même que les premiers ne méritent plus d'être rachetés, les derniers n'ont plus besoin de l'être, il ne nous reste que les seconds, chez qui nous devions nous rendre par un sentiment de compassion, car ils nous ont été unis par leur humanité. J'irai donc dans cette contrée, et je verrai ce grand spectacle, je verrai comment un Père plein de bonté abandonne les enfants qu'il doit glorifier ensuite, aux mains du tentateur, non pour que celui-ci les tue, mais pour qu'il les purifie ; non pour encourir sa colère, mais pour obtenir sa miséricorde ; non pour leur destruction, mais pour leur instruction ; pour que, cessant d'être des vases de colère destinés à être rompus, ils deviennent des vases de miséricorde préparés pour le royaume. Je me lèverai donc pour leur venir en aide, je pousserai pour eux des gémissements, j'implorerai le Seigneur par mes soupirs, j'intercéderai par mes prières, je satisferai pour eux, par un sacrifice singulier ; peut-être Dieu le verra-t-il, et jugera-t-il, peut-être changera-t-il toutes leurs peines en repos, leur misère en gloire, leurs coups en couronne. C'est par ces sortes de devoirs, et par d'autres semblables que nous pouvons couper court à leur pénitence, terminer leurs fatigues, et anéantir leurs peines. Ame fidèle, qui que vous soyez, parcourez donc la région de l'expiation, et voyez ce qui s'y fait, et, dans ces champs de foire, faites emplette d'un ballot de compassion.  » Bernard de Clairvaux (1090 - 1153), Sermon divers, XLII, 5 (Lire le texte intégral)

Page précédente