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Terme
Définition
Apocatastase Du grec αποκατάσταση (apocatastasis), restauration*, rétablissement. Contemplation éternelle de Dieu à la fin des temps. Pour Origène elle serait universelle, c'est à dire accessible, comme le Salut, à tous. Mais pour les concepteurs du tympan, comme pour l'Eglise romaine, le Salut ne sera accordé qu'aux élus et aux pécheurs restaurés* par leur séjour purificateur au Purgatoire. Les Actes des Apôtres évoquent les propos de saint Pierre à propos de la restauration universelle. (Ac. 3 ; 19-21) (retour)
Ciel

Le Ciel est le séjour des Elus, ressuscités en « Corps Glorieux », après le Jugement dernier et pour l'éternité. A Conques, il est représenté au registre supérieur. Il n'est peuplé, pour l'instant, que par les anges baignés des ondes divines qui supportent la Croix glorieuse. (retour)

Demeures paradisiaques
(ou angéliques)

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Séjour où les âmes des élus, c'est à dire des défunts au cœur pur, des saints et des prophètes, sont placées sous la protection des anges en attendant le Jugement dernier. Elles accueillent également les âmes de pécheurs qui ont été restaurées après un séjour au purgatoire. Les demeures angéliques peuvent être assimilées au paradis, au "sein d'Abraham", mais se distinguent du Ciel, lieu réservé aux "corps glorieux" ressuscités à la fin des Temps. A Conques les Demeures occupent la plus grande place. (retour)

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Enfer

Séjour où sont plongées pour l'éternité les âmes des damnés. Si l'on considère l'enfer comme l'inverse symétrique du Ciel, il pourrait bien n'être pour l'heure peuplé que par Satan et ses démons, et serait encore vide. Lors du Jugement dernier, à la fin des Temps, s'y retrouveront jetées pour l'éternité les âmes des hommes dont les fautes n'auront pu être purgées au Purgatoire et dont la gravité fait que leur auteur ne peut être sauvé ni par le jeu des suffrages ni par la Grâce. Selon notre thèse, il n'est pas représenté au tympan de Conques. retour

Eschatologie
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Etude des fins dernières de l’homme, du sort de l’être après sa mort, qui, selon la théologie catholique est déterminé par deux jugements, l’un à l’article de la mort, dit « particulier » ou individuel, l’autre à la fin des temps, dit Jugement dernier ou universel. Si le Jugement dernier ne connaît que deux sentences valables pour l'éternité (à savoir soit le Ciel, c'est à dire la résurrection finale sous forme de corps glorieux, soit l’enfer), le Jugement Particulier prévoit des procédures plus complexes, qui vont des Demeures paradisiaques (séjour des justes et des élus plongés dans la vision béatifique de Dieu, en attendant la résurrection finale) à l'enfer pour les pécheurs ayant commis les fautes les plus graves, en passant par le Purgatoire purificateur et provisoire d’une durée variable.
Au-delà de la mort se profile la question de la fin des temps. Le terme eschatologie n'a été forgé qu'au XIXe siècle. Au Moyen-âge, comme dans les Ecritures, pour évoquer le retour du Messie à la fin des temps, on évoquait la venue du Règne. ("Que ton Règne vienne", dit le Pater Noster). On employait les termes de "Règne", de de "Royaume" ou de "Royauté", selon qu'on désignait le temps, le lieu ou la fonction du retour messianique. (Cf. Jean Carmignac, le Mirage de l’Eschatologie. Royauté, règne et royaume de dieu sans eschatologie, Ed. Letouzey et Ané, Paris, 1979).
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Grâce
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Pardon des péchés qui assure le Salut. Don accordé par le Père. (retour)
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Jugement dernier

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Jugement définitif et universel qui aura lieu à la fin des Temps. Il ne connaîtra que deux sentences : la vie éternelle ou la damnation. Selon l'Eglise, il jugera pour la seconde fois toutes les âmes, aussi bien celles qui, (soit dès la mort, soit après leur "restauration") se trouvent déjà au paradis ; que celles qui subissent encore au Purgatoire les épreuves purificatrices, en vue de cette restauration ; et que celles enfin des pécheurs qui se trouveraient déjà en raison de la gravité de leurs fautes en Enfer.
Il ne doit pas être confondu avec le Jugement individuel dit Jugement Particulier (ou "premier")

Contrairement à ce que l'on croit de nos jours, le Jugement dernier n’est pas la préoccupation majeure des hommes de l'époque romane :
« Evitons de prêter aux hommes du Moyen Age cette obsession, cette peur du Jugement dernier, de la mort et de la Fin des Temps, fiction moderne et romantique, (…) fable politico-romantique d’un Moyen Age vécu sous l’emprise de la peur de la mort et de l’Enfer. Le Juge s’inscrit dans l’Histoire générale du Salut, dans un déroulement historique, qui a son origine à la création du monde et prendra fin à la Fin des Temps …
Depuis l’Incarnation court le temps de la miséricorde durant lequel l’homme peut et doit s’amender, car à la mort de chacun, tout ou presque sera dit. Par anticipation, chaque individu, à travers son âme séparée de son corps, verra son sort définitivement fixé à jamais, un séjour au préalable au Purgatoire n’étant dans cette optique qu’un moratoire plus ou moins long et douloureux, avant la vision béatifique éternelle. Vers le milieu du XIIe siècle, la doctrine d’un jugement individuel, est à ce point admise, grâce aux efforts d’Abélard ou d'Hugues de Saint-Victor, puis de Guillaume d’Auxerre ou de Jean de La Rochelle, que Saint Thomas pourra se demander s’il est encore nécessaire qu’un autre jugement, le Jugement dernier, s’interpose.
» (Yves Christe, "les Jugements derniers", Zodiaque, 2000, p. 11-12)

Et plus loin encore : « Le Jugement dernier n’est pas une préoccupation majeure de la sculpture monumentale romane… Plutôt que d’un jugement, il faudrait parler de la rédemption des élus, de l’accueil des bienheureux auprès du Christ par l’intermédiaire de sa mère ». (Yves Christe, ibid p. 201) (retour)
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Jugement Particulier
(ou premier jugement)

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S'il y a un Jugement dit Dernier, c'est parce qu'il en existe un autre, antérieur. Ce premier jugement, individuel, au moment de la mort de chacun, représenté au tympan de Conques par la pesée des âmes, est appelé Jugement Particulier. Il sert à sélectionner les âmes appelées immédiatement dans les Demeures* paradisiaques (c'est à dire celles des Elus, des purs, des saints somme toute assez rares), celles beaucoup plus nombreuses qui devront subir les épreuves du Purgatoire* en vue de leur restauration, et enfin celles à qui (s'il en est) serait refusée la Grâce du Seigneur en raison de la gravité de leurs fautes.
Yves Christe fait partie des rares auteurs qui interprètent à juste titre le Jugement de Conques comme un Jugement Particulier et non pas Dernier : « l’admonition de Conques ou d’Autun : pour chacun, c’est au moment de sa mort que le verdict sera rendu, la sentence finale ne faisant que confirmer en appel, un verdict définitivement acquis » (Yves Christe, op. cit. p. 22)

On trouve sous la plume de Jacques Le Goff, une définition du Jugement Particulier qui constitue un excellent résumé du tympan de Conques : "Ce jugement futur, dernier, général, ne comporte que deux possibilités : la vie ou la mort, la lumière ou le feu éternel. Le Purgatoire va dépendre d'un verdict moins solennel, un jugement individuel aussitôt après la mort que l'imagerie médiévale se représente volontiers sous la forme d'une lutte pour l'âme du défunt entre bons et mauvais anges, anges proprement dits et démons. Comme les âmes du Purgatoire sont des âmes élues qui seront finalement sauvées, elles relèvent des anges mais sont soumises à une procédure judiciaire complexe. Elles peuvent en effet bénéficier d'une remise de peine, d'une libération anticipée, non pour leur bonne conduite personnelle, mais à cause d'interventions extérieures, les suffrages. La durée de la peine dépend donc, en dehors de la miséricorde de Dieu, symbolisée par le zèle des anges à arracher les âmes aux démons, des mérites personnels du défunt acquis pendant sa vie et des suffrages de l'Eglise suscités par les parents et amis du défunt." Jacques Le Goff, La naissance du Purgatoire, Gallimard, folio Histoire, 1981, p. 285. Cet historien fait remarquer que la croyance en un double jugement découle naturellement de la notion même de purgatoire.
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Justification

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Processus de transformation du pécheur en un être pur, à l'image de Dieu. Il est synonyme de restauration, c'est à dire de rétablissement d'un pécheur dans sa pureté pré-adamique. Ce processus transforme la condamnation en Grâce. La justification est à la base de la théologie de saint Paul, pour qui la foi et la grâce divine rétablissent le pécheur dans la justice, la grâce et la gloire, autrement dit le justifient, le rendent juste et lui accordent le salut. « Car c’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Ce salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu ; il ne vient pas des œuvres. » (Ephésiens 2 : 8-9). La justification est accordée par la grâce, un don de Dieu, symbolisé par le versement du sang du Christ venu racheter tous les hommes, jusqu'à Adam. Elle est aussi le fruit de la foi. Mais la justification peut s'opérer, selon d'autres courants de la pensée chrétienne, par ses œuvres. La restauration de pécheur par les peines purgatoires est en elle même une justification. (voir la rubrique consacrée à la sotériologie)
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Limbes

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le limbe est le séjour des âmes pures mortes avant d'avoir été baptisées (par exemple les enfants mort-nés). Mais il s'agit ici des limbes des patriarches, qui rassemblent les âmes pures mortes avant l'avènement du christianisme (les Patriarches et tous les Justes de l'Ancien Testament) et qui ont été sauvées par la mort du Christ "descendu aux enfers". Les limbes sont appelés aussi "sein d'Abraham". Ce lieu de l'au-delà est à peu près contemporain de la notion de Purgatoire. Au tympan de Conques, les limbes occupent le niveau inférieur de la Cité de Dieu (l'étage des morts). On notera que dans le Credo, il est dit que Jésus, après sa mort est "descendu aux Enfers" : ces Enfers (au pluriel) désignent le séjour des morts et des Justes de l'Ancien Testament que le Christ est venu délivrer. (retour)

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Paradis C'est le séjour des élus après leur Jugement Particulier et avant le Jugement dernier de la fin des Temps. En cela, le paradis ou Demeures angéliques ne doit pas être confondu avec le Ciel. Il est représenté à Conques à la droite du Christ. (retour)

Parousie

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Du grec Παρουσία (présence). Cette seconde parousie est celle du retour sur Terre du Messie à la fin des Temps. Elle précède le Jugement dernier*.
Ce dernier avènement se fera, selon les Ecritures, de la même manière que son ascension. (Actes des Apôtres, 1 : 11) Plusieurs tympans romans la représentent (Conques, Beaulieu...). Selon Saint Irénée (évêque de Lyon et Père de l'Eglise du IIe s.), elle peut être considérée comme un "éternel présent"
. (retour)



Le Christ de la Parousie, Beaulieu-sur-Dordogne (retour)

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Pschychostasie Jugement des défunts opéré par la pesée de leur âme. (retour)

Purgatoire

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Pour l'Eglise catholique, c'est le lieu où sont appelées les âmes de nombreux mortels pour y subir les épreuves purgatives que leur ont valu leurs fautes. Seules y sont admises les âmes promises à terme à la vie éternelle après y avoir purgé leur peine. Cette "mise à l'épreuve" a pour but de restaurer* les âmes, de les éclairer sur leur égarement. Il y brûle un feu métaphorique dont les flammes éprouvent, éclairent mais ne consument pas. Les travaux de Le Goff ont daté les premières mentions du terme "purgatorium", en tant que substantif (c'est à dire un néologisme désignant un lieu), dans la seconde moitié du XIIe s. (sous la plume du théologien scolastique Pierre le Chantre par exemple) : « Jusqu’à la fin du XIIe siècle le mot "purgatorium" (purgatoire) n’existe pas comme substantif. (…) Les textes qui jusqu’alors évoquent les situations qui conduisent à la création du Purgatoire n’emploient que l’adjectif "purgatorius, purgatoria", qui purge » (J. Le Goff, La naissance du Purgatoire, Folio histoire, éd. 2002, p. 12). Mais « ce qui s'est passé d'essentiel pour le système de l'au-delà dans la chrétienté du XIIe siècle, c'est qu'au système binaire Ciel-Enfer ou Paradis-Enfer, il a substitué un système tertiaire : Ciel-Purgatoire-Enfer » (J. Le Goff, op. cit. p. 301).

A Conques ce n'est pas encore ce lieu qui est représenté, nous sommes bien dans les Tartares, les séjours des morts tel que les décrit saint Bernard (cf. 3e contrée du 42e sermon). Mais on y reconnait nettement au registre inférieur, le "feu purgatoire", ce feu qui punit mais surtout purifie les pécheurs. C'est un état dynamique (et non fixé pour l'éternité comme le sont l'enfer et le paradis) : on n'y séjourne qu'un temps, et on en sort par la seule porte possible, celle qui mène au Ciel. Le temps du purgatoire n'est donc pas éternel mais dure, au pire des cas, du Jugement Particulier au Jugement dernier de la fin des temps. Cependant, il est parfois plus bref car les éprouvés peuvent bénéficier des suffrages* des proches, des vivants, des saints et de l'Eglise pour en abréger la durée. Le tympan de Conques, avec ses flammes qui éclairent, son pécheur restauré, les suffrages de la Vierge Marie et le défunt guidé hors du Tartare par l'ange psychopompe est en quelque sorte l'intuition et la préfiguration du concept de Purgatoire qui émergera bientôt au XIIe siècle.

La croyance précède en effet le dogme qui sera institutionnalisé au concile de Lyon en 1275 et il faudra attendre le concile de Trente, au XVIe s. pour trouver sa version définitive pour les Catholiques. Critiqué par la Réforme, le dogme est de nos jours en cours d'abandon notamment depuis le concile de Vatican II, au grand dam des traditionnalistes. Ceci explique peut-être pourquoi une partie du clergé plus progressiste, par légitimisme, se trouve embarrassée par l'interprétation du tympan comme préfiguration de Purgatoire. Ce serait en sous-estimer la valeur historique et épistémologique.
Quoi qu'il en soit, le Purgatoire ne doit pas être confondu avec l'Enfer, dont les tourments seront éternels.
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Renaissance romane du XIIe s. Le XIIe s. constitue une période de renouveau économique, démographique, monastique, culturel, littéraire (littérature courtoise), théologique (progrès de la scolastique), intellectuel etc. mise en lumière par les médiévistes Charles Homer Haskins, Jacques Le Goff ou Jacques Verger (La renaissance du XIIe siècle, Cerf, Paris, 1996). (retour)

Restauration des âmes

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Processus qui consiste à restituer à l'être humain son état pré-adamique, c'est à dire d'avant la faute originelle. Le terme est très proche de la Justification*. Ce travail de purification est destiné à préparer le défunt à pouvoir à terme approcher la perfection divine lorsqu'il sera admis parmi les élus. Ce concept est au cœur de la pensée du grand théologien du XIIe s. Hugues de Saint-Victor. Sans aller jusqu'à imaginer avec Origène une restauration universelle, Hugues, comme le tympan, défend une restauration élargie à de nombreux pécheurs défunts au terme du processus de leur purification post-mortem. De nombreuses forces y contribuent : le Verbe, les Ecritures, l'intercession des saints (suffrages*),
Dans ce Tartare*, la restauration des Eprouvés leur apportera in fine le Salut
. (retour)


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Salut

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Pour pour le christianisme, c'est la libération définitive du mal et du péché, la communion complète de l'âme avec Dieu. C'est l'accomplissement de la destinée humaine qui aboutit à la rémission des péchés, à la rédemption, et à l'obtention de la vie éternelle lors du Jugement dernier. Il peut être accordé en fonction des œuvres, des mérites, de la foi, mais également par la Grâce* divine ou encore au moyen des suffrages. La sotériologie est la question centrale du christianisme, la préoccupation majeure de l'Eglise et des fidèles à l'époque médiévale. C'est le thème général du tympan de Conques. Voir la page consacrée à l'originalité du traitement de la question du Salut à Conques (retour)
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Suffrages

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Action menée par les Elus, les Saints voire les vivants en faveur des éprouvés du Purgatoire : par leur foi, leurs prières, ils intercèdent pour assurer le Salut des égarés. Au tympan, on voit clairement Marie prier, mains jointes, pour le salut des âmes éprouvées au Tartare. Intrinsèquement liés au Purgatoire, les suffrages, en instaurant une solidarité entre les vivants et les morts constituent un véritable "réseau social" médiéval.

« Le Jugement dernier, général, ne comporte que deux possibilités : la vie ou la mort, la lumière ou le feu éternel, le ciel ou l’enfer. Le Purgatoire va dépendre d’un verdict moins solennel, un jugement individuel aussitôt après la mort que l’imagerie chrétienne médiévale se représente volontiers sous la forme d’une lutte pour l’âme du défunt entre bons et mauvais anges, entre anges proprement dits et démons. Comme les âmes du Purgatoire sont des âmes élues qui seront finalement sauvées, elles relèvent des anges, mais sont soumises à une procédure judiciaire complexe. Elles peuvent en effet bénéficier d’une remise de peine, d’une libération anticipée, non pour leur bonne conduite personnelle, mais à cause d’interventions extérieures, les suffrages. La durée de la peine dépend donc, en dehors de la miséricorde de Dieu, symbolisée par le zèle des anges à arracher les âmes aux démons, des mérites personnels du défunt acquis pendant sa vie et des suffrages de l’Eglise suscités par les parents et amis du défunt. » (J. Le Goff, La naissance du Purgatoire, Folio histoire, éd. 2002, p. 285) (retour)
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Tartare

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Séjour où les morts, après leur Jugement Particulier*, subissent les épreuves purificatrices que leur ont valu leurs fautes, en attendant le Jugement dernier* de la fin des Temps.
Il est assez proche du concept de Purgatoire*, en effet, comme l'écrit Geoffroy de Poitiers (mort en 1231), cité par Jacques Le Goff, « Il y a diverses demeures dans le Purgatoire : les unes sont appelées lieux obscurs des ténèbres, d’autres main de l’enfer, d’autres gueule de lion, d’autres Tartare. » (J. Le Goff, La naissance du Purgatoire, Folio Histoire, éd. 2002 p. 239). Le Tartare est clairement nommé et représenté au tympan de Conques : c'est sous nos yeux, la gestation d'un concept qui sera dogmatisé dans le dernier tiers du XIIIe siècle.
Le Tartare trouve ses origines dans le Sheol biblique. Son nom est emprunté à la civilisation grecque où il représente le monde souterrain des morts, là où les uns subissent des châtiments, tandis que d'autres connaissent le bonheur des Champs Elysées. Virgile le décrit dans le chant VI de l'Enéide qui relate le périple d'Enée guidé par la Sibylle à travers le Tartare. On notera que le terme est employé à Conques au pluriel, comme on le fait pour "les Enfers" terme qui désigne le monde inférieur des morts où le Christ est descendu après sa mise au tombeau. "Les hommes pervertis sont ainsi plongés dans les Tartares") : il y a en effet deux représentés au tympan : le Tartare des morts avec ses flammes à l'étage inférieur, et le Tartare des vivants aux deux étages supérieurs. A la différence du Purgatoire tel que le concevra l'Eglise en 1275 (deuxi
ème concile de Lyon) et 1563 (Concile de Trente), il est peuplé à Conques de démons. (retour)
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Mise à jour : 10 mai 2019

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