Approche spirituelle de la frise de l’Eglise en marche dans le temps
Cette frise comporte 13 personnages emblématiques figurant leur rapport à l’Eglise au travers du monachisme, de la théocratie et de la spiritualité :
- Saint Antoine, ermite solitaire, accomplit la figure du monachisme premier en se retirant au désert.
- Sainte Foy incarne la foi qui n’a d’autre raison que l’amour du Seigneur et son adoration, exactement comme le tympan la représente prosternée sous la main de Dieu.
- Marie quant à elle, garde le drame du Golgotha dans le secret de son cœur de mère, se limitant au chant de louange du Magnificat.
- Enfin Marie de Magdala, restée orante au pied de la Croix, attentive observatrice face au tombeau vide, contemplatrice admirative du Christ Ressuscité grâce à une vision venue du cœur, ne dira pas autre chose que son témoignage de la Résurrection. Elle se retirera elle aussi à Ephèse (ou, selon la tradition provençale, dans une grotte de la Sainte-Baume) et son silence, durant 2000 ans, tranche sur le verbiage pléthorique que d’innombrables auteurs, y compris de nos jours, font tenir à « Marie-Madeleine », la « Madelon », la « Madelonnette », la pécheresse repentie, personnage fictif fondé sur un faux en Ecritures saintes. (En lire plus...)
En somme nous avons ici résumée la conception typiquement bénédictine de la contemplation silencieuse établissant l’osmose entre la présence divine et sa figure ressemblante à l’intérieur de notre être. Celle-ci peut suivre deux voies : celle de l'oraison, la prière silencieuse de sainte Foy ou de Marie de Magdala ; et celle de la réflexion, de la pensée théologique suivie saint Jérôme. Les deux sont guidées par les Ecritures, symbolisées par les deux moines porteurs des Tables de la Loi et de l’Evangile, et par le bâton pastoral de saint Pierre qui pointe directement sur la serrure de la porte d’entrée du paradis, symbole du pouvoir de lier et de délier.