La gestuelle paisible des éprouvés

LES MAINS QUIÈTES
Autant les mains des démons sont actives, autant celles des éprouvés du Tartare semblent au repos, dans l'espectative. De la même façon que le visage des âmes soumises au processus de restauration par le feu purgatoire reste inerte, impassible, leurs mains n'expriment pas davantage une quelconque souffrance sous les tourments infligés par les démons. Ainsi les mains liées du moine nicolaïtie restent jointes, comme en position de prière, et celles de sa concubine, pudiquement posées sur le bas-ventre, tout comme celles de l'antipape nu.

Mains quiètes du moine nicolaïte et de l'antipape Le moine nicolaîte et sa concubine L'antipape
D'autres mains touchent le corps d'une compagne, on pourrait dire avec tendresse : c'est le cas du drapier qui pose la main sur les hanches de Lilith, ou du moine qui porte sur ses épaules de la Furie Tisiphone.
Lilith et le drapier Des corps qui se touchent : le drapier enlaçant Lilith et Tisiphone chevauchant un clerc
Certains geste sont passifs : Henri IV croise les mains sur son ventre, et le calomniateur assis se tient les genoux.

Certaines mains tiennent simplement les instruments emblèmes de la fonction : les poinçons du batteur de monnaie, la crosse de l'évêque simoniaque, les livres des hérétique.

Les objets emblématiques

On remarquera enfin que trois personnages des Tartares ont les mains liées, comme pour exprimer une impuissance : l'usurier, le chasseur (ou l'apostat) et l'avare.
Pieds et poings liés
Retour à l'analyse des gestes Voir les gestes des diables

Page précédente