Dossier de presse : le tympan du Jugement particulier
F.A.Q. | COMPTE RENDU DE PRESSE : description et interprétation du tympan roman de Conques (Aveyron) |
Le tympan de Conques, classé traditionnellement dans la catégorie des Jugements derniers, avec son enfer et son paradis est resté à l'écart d'études approfondies, sans doute en raison de la rareté des sources historiques, de la profusion des scènes parfois difficiles à interpréter et de la complexité de la composition de ce triptyque de pierre.
124 personnages (le Christ entouré de 56 hommes, 11 femmes, 23 anges, 33 démons et démones), douze vers léonins, des signes cachés que seuls les moyens techniques contemporains ont dévoilés, constituent un puzzle énigmatique dont on ne parvenait pas à totalement décrypter la sémantique profonde faute d'une clé de lecture : il ne s'agit pas du Jugement dernier avec son Enfer éternel, mais bien d'un Jugement particulier (ou premier) et d'une remarquable préfiguration d'un concept alors en pleine gestation : le Purgatoire, désigné encore sous le nom de Tartares. Révélateur de l'état d'esprit euphorique de la Renaissance romane du début du XIIe siècle, le thème central est celui du Salut, de la Rédemption accordée aux hommes par le Saint Sauveur, auquel la basilique est consacrée.
Le volet central représente la Parousie du Christ à la Fin des Temps, prélude au Jugement dernier annoncé certes, mais pas encore prononcé. De part et d'autre, les Demeures paradisiaques déployées comme une véritable fresque de l'Histoire du Salut depuis Abraham jusqu'à l'abbé contemporain, et de l'autre, le Tartare (ou Purgatoire), provisoire, bien cadré dans le temps présent.
Nous avons conçu un parcours illustré qui révèle la structure sémantique de la composition, explicite chaque scène, décode les symboles, analyse la gestuelle, dévoile les signes mnémotechniques, identifie les personnages... L’analyse, rédigée en termes simples, apporte l'éclairage nécessaire pour éclairer le plus justement possible le sens, comprendre la mentalité monacale, les méthodes de la scolastique, mais aussi la doctrine chrétienne et le contexte politique et historique de ce récit lapidaire. Elle se fonde sur les textes fondamentaux des Ecritures, des théologiens du XIIe s. (Hugues de Saint-Victor) et des historiens (J. Le Goff, J.C. Schmitt...).
Œuvre d'art exemplaire de l'apogée de la civilisation romane occitane, les scènes se contemplent comme le spectacle d'un véritable "mystère" médiéval, dévoilant sur le parvis de la basilique de sainte Foy, un drame liturgique, celui de la destinée humaine et de son salut.
Une approche pédagogique et savante du tympan de Conques
Résumé :
A partir d’une analyse graphique minutieuse, fondée sur les
textes des théologiens du XIIe siècle, notamment Hugues
de Saint-Victor, l’auteur, Pierre Séguret, dépasse
la vision communément admise d’un Jugement dernier et de
son enfer éternel pour expliquer qu’il y a là en fait
une préfiguration du Purgatoire et que le sens général
du tympan est la pastorale du Salut. Le site, structuré autour
de dix thèmes principaux, comprend une cinquantaine de pages à
la fois didactiques, denses et approfondies. Conçu par un enseignant,
il comporte, outre une description richement illustrée
et enrichie par des animations de visualisation des détails, une boite à outils qui propose de nombreux
instruments d’identification des
personnages, de navigation, des vidéos, une bibliographie,
un moteur et des outils de recherche (index détaillé, table des illustrations) et une présentation audiovisuelle résumée.
Descriptif du site :
Le tympan roman de l’abbaye de Conques en Aveyron est le chef d’œuvre
de la renaissance romane* du début du XIIe siècle. Il est
communément admis qu’il représente le Jugement dernier
avec le paradis d’un côté et l’Enfer éternel
de l’autre. Pourtant une analyse minutieuse des scènes, des
personnages et de leurs gestes mais aussi des inscriptions, révèle
que le tympan représente plus exactement la Parousie du
Christ, le Jugement Particulier de chacun des
vivants à l’heure de leur mort et constitue de fait une étonnante préfiguration du concept de Purgatoire. C'est
en quelque sorte le tympan du premier jugement, le Jugement Particulier plutôt que Dernier. Le sens profond du tympan apparaît dès
lors sous la forme d’une éblouissante pastorale du Salut.
L’étude de la composition du tympan et l’interprétation
des scènes représentées sont éclairées
par la lecture des Écritures et des théologiens contemporains,
notamment Hugues de Saint-Victor. La superposition des sens littéral,
tropologique, allégorique, spirituel et anagogique est décryptée,
les règles de la construction rhétorique de la Cité
de Dieu sont mises en évidence, de même que les mécanismes
mnémotechniques qui guidaient un commentaire oral des moines, selon
une mise en scène probablement à l’origine des mystères
médiévaux. Le tympan apparaît ainsi comme une illustration
remarquable de l’ars memoriæ, de la polysémie des
figures et de la théorie des correspondances.
La Parousie pouvant se concevoir comme un « éternel
présent » (Saint Irénée), bon
nombre de scènes font référence à l’actualité
du XIIe siècle : on y trouve par exemple une référence
explicite à la Querelle des Investitures ou encore aux armes nouvelles
alors dénoncées. Une mise en perspective dans le cadre d'une
époque, d'une doctrine catholique, d'une mentalité monacale
et d'un contexte politique bien précis est apportée pour
nombre des sujets historiés.
COMMUNIQUE DE PRESSE :
Un simple clic sur : https://www.art-roman-conques.fr/ et voici que d’Abraham à Melchisédech, de saint Antoine
à Marie de Magdala, de la reine de Saba à la Vierge Marie,
de Guillaume au Court-Nez au Chevalier félon, de Louis-le-Pieux
à l’Antipape, de Charlemagne aux empereurs germaniques excommuniés, soixante-sept personnages bibliques, historiques ou anonymes, vingt-trois anges, trente-trois démons, une dizaine d'animaux et quelques figures symboliques
entrent en scène.
De l’Ancien au Nouveau Testament, des ermites paléochrétiens
à l’actualité immédiate des années 1140,
cent détails symboliques déroulent l’Histoire du Salut,
thème central du Jugement de Conques. Mais c’est aussi toute
la société féodale qui est convoquée au Tribunal,
avec ses mœurs, ses institutions, ses événements politiques
et religieux, mis en scène selon la perspective de la pensée
monastique du XIIe siècle.
Un parcours fléché et structuré par thèmes,
décortique le sujet :
- Le retour du Christ à la fin des Temps ; c'est la « Parousie
»
- Le dilemme d’un Jugement annoncé : Grâce ou Condamnation
?
Contrairement à l’a priori romantique encore bien établi, le tympan de Conques ne représente
pas l’Enfer éternel subséquent au Jugement dernier,
mais nous offre l’étonnante surprise d’une génèse
de la « Naissance du Purgatoire » analysée
par Jacques Le Goff.
Les secrets cachés, réservés aux initiés,
sont dévoilés. Non seulement les symboles sont explicités,
mais les règles de lecture, telles que la polysémie des
images, les jeux de correspondance entre les Figures et les Préfigures ou encore les signes graphiques issus des codes de la « mémoire
artificielle », révèlent le plan du tympan et
les chapitres du récit imagé.
Le livre de pierre s’ouvre alors comme un manuel d’histoire,
dense et pédagogique et il s’anime, par la magie interactive
de la souris, plaçant l’image à la base de l’exposé,
renouvelant ainsi la didactique romane. Cette magistrale bande dessinée
projette alors sous nos yeux le drame liturgique de la destinée
humaine prise dans le combat du Bien et du Mal, du Diable et du Bon Dieu.
Ce site de valorisation du patrimoine culturel s’adresse à
un public exigeant et curieux. Il établit une synthèse des
quatre ouvrages que Pierre Séguret a consacrés au tympan
ces vingt dernières années, et comporte, outre une description
richement illustrée, des animations de visualisation des détails
et d’identification des personnages, des outils de recherche et
une bibliographie.
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