La rage de Satan au Tartare
Les yeux écarquillés, les lèvres retroussées, une grimace, un ricanement nerveux, un sarcasme déforme le visage de Satan et augmente sa laideur. Il enrage... Mais pour quelles raisons ?
Ce récit, comme bien d'autres, montre que si le terme de « purgatoire* » n’apparait qu’après 1170, sa notion est en germe dans l'occident chrétien dès le XIe siècle, un siècle avant la construction du portail de Conques. Ce « moine rouergat » se rendant à Cluny n’aurait-il pas fait une halte à Conques ? On a l'impression que le souvenir de son récit a directement inspiré le sculpteur conquois, qui met en scène, parmi les âmes en peine, un Diable dépité, une Vierge Marie mains jointes exprimant les suffrages des élus pour que le séjour des éprouvés ne soit que temporaire et la délivrance prochaine, une joie par trois fois gravée sur les bandeaux des Demeures paradisiaques (GAUDIA, GAUDENTES et LAETUS) et par-dessus tout la miséricorde divine.
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Satan réalise qu'il n'aura pas la victoire finale, qu'il a été dupé, car au XIIe siècle, on croit encore qu'on peut tromper le Diable |
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LE DIABLE HARA-KIRI
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Le chapiteau du désespoir (Vézelay) |
(1) A l'époque médiévale où l'on cherche à établir une géographie de l'au-delà, l'Etna était souvent considéré comme une localisation terrestre du Purgatoire. (Cf. Jacques Le Goff, la naissance du Purgatoire, p. 20) (Remonter)
(2) Jacques Le Goff, A la recherche du temps sacré, Perrin, coll. tempus, 2014, p. 218