Le secret de la robe de l'ange

Al ayoum : l'inscription arabe au bas de la robe de l'ange

Une proclamation annonce les prémices du verdict que l'ange de la félicité qui danse à l'archivolte du tympan de Conques a deviné.
Mais c'est encore un secret !... (1)
Le téléobjectif révélera au XXe s. que ce que l'on croyait être une simple décoration sur l'ourlet de la robe de l'ange à la trompette qui survole le Tartare, était en fait une énigmatique inscription en arabe écrite en caractères coufiques : "al hamda" (la Gloire) (2).
La présence d'une écriture en coufique fleuri, calligraphie des soufis persans de l'an Mil souligne les relations suivies que l'abbaye de Conques entretenait avec l'Orient et que le "Livre des Miracles" de sainte Foy évoque, notamment à travers l'histoire de Jean Ferré, Sarrasin converti. (3)
Cette mention cryptée détient, avec les autres inscriptions, la clé d'interprétation du tympan du Salut, clé que nous décodons dans la page intitulée "Sésame du tympan"  

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(1) On ne peut s'empêcher de songer au verset de l'Evangile selon saint Luc à propos de la lumière : " Car il n'y a rien de secret qui ne deviendra manifeste, ni rien de tenu secret qui ne doive être connu et venir au grand jour ". (Lc 8 : 17) (remonter)

(2) "Il s'agit d'une des formules de glorification de Dieu, al hamda, c'est à dire "la gloire", employée ici en relation directe avec le thème central du tympan. Cette traduction a été confirmée par le département des langues et traductions de l'université d'al Azhar au caire. Une première lecture avait été effectuée par Mme Madeleine Viré, de l'Institut des Hautes Etudes Arabes de Tunis, qui y voyait le mot al youm, "la félicité" (Cf. Procès-verbaux de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, t. XXXVIII, 1954-58, p. 339.). [...] Le mot al hamda ("Gloire à Dieu") s'adapte si bien au thème du Jugement dernier, sur le tympan de Sainte-Foy de Conques, qu'il n'est plus possible d'attribuer à cette inscription une simple valeur décorative. Son auteur, "le Maître du tympan", ou un membre de son équipe, avait pleinement conscience de ce qu'il gravait au bas de la robe de l'ange. Venait-il de l'Espagne mozarabe ? La question peut se poser." Jean-François Faü, Attaché linguistique à l'Ambassade de France au Caire, "A propos de l'inscription en caractères coufiques sur l'ange sonneur d'olifant au tympan de Sainte-Foy de Conques", in "Enfer et Paradis", Cahiers de Conques n°1, Centre Européen d’Art et de Civilisation Médiévale, 1995, p. 67-70. Lire également la communication de Louis Balsan, "L'inscription arabe du tympan de l'église de Conques", in Procès-verbaux des séances de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron,
tome XXXVII, 1954-1958, p. 339. (remonter)

(3) Voir la page consacrée à Jean Ferré. Depuis l’époque médiévale où Conques possédait un prieuré sur rives Euphrate jusqu’aux débuts du XXe s., des liens culturels relient le Rouergue à l’Orient. Par exemple, en 1938, la poétesse félibréenne rouergate Calelhon publiait ses Reclams d’Omar Kayyam, entamant un dialogue poétique avec les désormais célèbres quatrains du poète persan du XIe siècle. (Lire la notule de Catherine Parayre consacrée à cette femme de lettres occitane) (remonter)

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